Célébration Journée Internationale de l’hygiène féminine: entretien avec Stephan Nna NJENG consultant sur la GHM

A l’approche de la journée internationale de l’hygiène féminine, une série d’article autour de la gesttion de l’Hygiène Menstruelle paraîtra dans mon blog. Je me suis entretenu avec Stephan Nna NJENG, consultant sur la GHM avec l’association Santé Mobile. A travers cet entretien, M. NJENG est revenu sur la GHM pour nous permettre de comprendre davantage son importance.

Qu’est-ce-que la GHM ?

Gestion de l’Hygiène Menstruelle ou GHM est un concept compris dans le domaine du WASH – eau, assainissement et santé. Elle est un ensemble de préceptes à l’endroit des populations mais aussi des directions étatiques sensées régir et contrôler l’hygiène publique. La GHM est axée sur le genre, en ce sens ses préceptes même si souvent s’adressant à une cible précise démontrent par la suite toute l’importance de l’inclusion surtout pour ce qui s’agit des menstrues et du rôle des femmes et des filles dans la société..

Quels sont les effets d’une mauvaise gestion d’hygiène menstruelle? (Impact sur la santé, Impact sur l’assainissement et l’environnement, Impact sur l’éducation)

Cela décrit un cycle allant des infections régulières pouvant favoriser l’affaiblissement des défenses immunitaires contre le Vih à la dégradation de l’environnement et donc du cadre de vie. L’affaire pas récente mais familière de serviettes hygiéniques jetables à Mbeubeuss en est une illustration. Mais plus loin, dans les régions du Sénégal subsiste la pratique consistant à jeter les serviettes usées dans les toilettes ce qui contribue à la destruction des infrastructures liées à l’assainissement tout en favorisant les maladies liées au péril fécal. Son impact sur le plan de l’éducation est d’une part la plus persistante avec des générations de filles stigmatisées du fait qu’elles aient vu leurs règles en classe. Cette stigmatisation s’en suit d’une discrimination à cause du manque d’initiatives des établissements scolaires afin qu’au même titre qu’un garçon les filles puissent suivre les cours même en période menstruelle.

Y’a-t-il des liens entre la GHM et la déperdition scolaire chez les filles ?

Il va s’ en dire, même s’il y a peu d’études relatant le nombre de déperdition scolaire lié à la GHM concrètement, les personnes rencontrées sur le terrain à des kilomètres des grandes métropoles, affirment qu’à long terme il ne serait plus possible que la fille suive le rythme. Survenant dans la période de puberté de la fille, les menstrues sont un bouleversement psychologique et ainsi bon nombre de filles pourraient se voir pousser des envies d’abandonner les études au vu de la stigmatisation qu’elles subissent régulièrement et s’y joignent le manque d’accompagnement des parents dans l’information de qualité.

Pourquoi est-il important de mettre en place des espaces appropriés avec un équipement adapté à la bonne gestion de l’hygiène menstruelle dans les écoles ?

Pour mettre fin à la discrimination certes, mais aussi, pour permettre aux filles de réaliser leur plein potentiel. Les établissements scolaires outre que la supplémentation en fer ainsi que les dons en serviettes hygiéniques « jetables », doivent enseigner aux jeunes générations la pleine responsabilité dans la gestion environnementale. Ainsi, des toilettes sensibles au genre ainsi qu’à la GHM devraient être installées dans chaque établissement scolaire. De même que les filles devraient se constituer en groupe de gestion afin de veiller au bon approvisionnement des toilettes en savons, serviettes hygiéniques mais aussi de veiller au respect de leurs intimité vu le nombre croissant d’infractions commises par des garçons. Je souligne aussi la présence de toilettes désuètes un peu partout à l’intérieur du pays ce qui m’a le plus choqué encore est la présence de toilettes sans toits même si issues des dons, le respect de l’intimité des femmes et des filles devrait être une priorité dans un pays tel que le Sénégal.

Quels conseils donneriez-vous aux filles qui abandonnent leur cours ou études à cause de leurs règles ?

Leur dire qu’il existe au sein de chaque établissement ou presque au Sénégal, une infirmière qui pourrait leur fournir les informations qu’il faut. Il faut qu’elles aient confiance en elles. On peut voir ses règles et aller à l’école.

Ibrahima FALL, entretien avec Nna NJENG

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