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Les pertes blanches, c’est quoi ?

D’où viennent-elles, à quoi servent-elles et quand faut-il s’en inquiéter ?

Les pertes blanches, appelées aussi pertes vaginales ou leucorrhées sont des écoulements naturels du vagin. De couleur blanchâtre ou translucide et à la texture gluante, les pertes blanches surviennent tout au long de la vie hormonale d’une femme, des quelques années précédant l’arrivée des règles jusqu’à la ménopause. Elles signifient que les organes génitaux fonctionnent correctement. Cependant, elles peuvent aussi être le signe d’une infection génitale.

D’où viennent les pertes blanches ?

Ces sécrétions sont produites par l’organisme et, plus précisément, par le vagin et l’Utérus

Organe appartenant au système reproducteur de la femme. Il est situé dans le bas-ventre et a, globalement, une forme triangulaire.La pointe est dirigée vers le bas où se situe le col de l’utérus(…)

« >utérus

. Elles permettent au vagin de :

  • Se nettoyer et de se protéger des bactéries :Le vagin est composé de cellules qui se renouvellent sans cesse, comme la peau. Mélangées à la Glaire cervicale
    Substance visqueuse produite au niveau du col de l’utérus.La glaire cervicale (2) constitue la barrière protectrice de l’utérus : c’est en effet elle qui stoppe l’intrusion de germes dangereux(…)

    « >glaire cervicale

    , les sécrétions vaginales qui tapissent et coulent le long de la paroi du vagin permettent d’évacuer non seulement les cellules mortes qui ont laissé place à de nouvelles cellules, mais aussi les germes qui auraient pu se développer dans le vagin.

  • S’humidifier :

Les pertes blanches sont un lubrifiant naturel. Lors d’un rapport sexuel, l’excitation de la femme engendre la production de sécrétions vaginales facilitant l’entrée dans le vagin, mais aussi la montée des Spermatozoïdes

Cellule reproductrice (ou gamète) mâle mobile, intervenant dans la reproduction sexuée. Lors de la fécondation, le spermatozoïde s’unit à un ovule ou à un ovocyte (gamète femelle) pour former(…)

« >spermatozoïdes

dans le Col de l’utérus

Partie basse de l’utérus, l’organe reproducteur féminin.Plus précisément, le col de l’utérus (1) est la partie faisant jonction entre le vagin et la partie supérieure de l’utérus.Le col de(…)

« >col de l’utérus

.

Quand deviennent-elles inquiétantes ?

La flore vaginale est un ensemble de micro-organismes composé de bactéries présentes naturellement dans le vagin. Elle sert à protéger le vagin des invasions de microbes. Si des bactéries pathogènes pénètrent dans le vagin, les pertes blanches changent alors de texture, de couleur et même d’odeur.

Une bonne hygiène intime quotidienne permet d’éviter de nombreuses infections

Source : https://www.gynandco.fr/

Les cinq principaux constats du rapport SWOP 2022

Le vendredi 01 Avril 2022, l’UNFPA a procédé au lancement de son rapport sur l’état de la population mondiale 2022 . Ce rapport parle des grossesses non intentionnelles. Les arguments en faveur de l’action dans la crise négligée des grossesses non désirées sont expliqués dans ce rapport. J’ai choisi  de vous partager les cinq principaux constats de ce rapport.

  1. Près de la moitié des grossesses annuelles ne sont pas intentionnelles.
  • Entre 2015 et 2019, environ 121 millions de grossesses non intentionnelles ont été enregistrées chaque année à travers le monde.
  1. Au niveau mondial, on estime que 257 millions de femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont pas recours à des méthodes contraceptives modernes et sûres.
  • Environ 40 % des femmes sexuellement actives de 47 pays n’utilisaient aucun moyen de contraception pour éviter une grossesse.
  1. Près d’un quart des femmes ne sont pas en mesure de refuser un rapport sexuel (dans les pays pour lesquels on dispose de données).
  • Le recours à la contraception est inférieur de 53 % chez les femmes ayant subi des violences au sein du couple.
  • Des études montrent que les grossesses issues d’un viol pourraient être aussi fréquentes, voire plus fréquentes que celles issues d’un rapport sexuel consenti.
  1. Plus de 60 % des grossesses non intentionnelles et près de 30 % de l’ensemble des grossesses se soldent par un avortement.
  • 45 % des interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans le monde sont non médicalisées.
  • Les avortements non médicalisés entraînent chaque année l’hospitalisation de plus de 7 millions de femmes à travers le monde et sont à l’origine de 5 à 13 % des décès maternels, ce qui en fait l’une des principales causes de mortalité maternelle.
  • Dans les pays en développement, on estime que les avortements non médicalisés coûtent 553 millions de dollars par an, ne serait-ce qu’en traitements.
  1. Dans les situations d’urgence humanitaire telles que la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine, de nombreuses femmes n’ont plus accès à la contraception et/ou subissent des violences sexuelles.
  • Selon certaines études, plus de 20 % des femmes et filles réfugiées seront un jour confrontées à des violences sexuelles.
  • On estime que l’Afghanistan enregistrera 4,8 millions de grossesses non intentionnelles d’ici à 2025 du fait des perturbations du système de santé et des inégalités de genre.
  • Sur les 12 premiers mois de la pandémie de COVID-19, on estime que l’approvisionnement et les services ont été interrompus pendant 3,6 mois en moyenne, entraînant pas moins de 1,4 million de grossesses non intentionnelles.

Ibrahima FALL

Lancement du rapport annuel sur l’état de la population mondiale 2022 : Comprendre l’imperceptible, Agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles

Le vendredi 01 Avril 2022, le bureau pays du Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) a procédé au lancement de son rapport annuel sur l’état de la population mondiale 2022 au musée des Civilisations Noires. Le lancement de ce rapport a regroupé les représentants des ministères de la santé, de la jeunesse, les services du système des nations unies, les ONG, les associations, les journalistes.

Ce rapport met le focus sur les grossesses non intentionnelles qui constituent un problème récurrent dont les répercussions sont considérables, tant sur la santé, l’éducation et l’avenir d’un individu que sur les systèmes de santé, les effectifs des différentes professions et les sociétés dans leur ensemble.

Les principaux constats : 

Le rapport « Comprendre l’imperceptible : agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles » alerte sur les graves conséquences de cette crise des droits fondamentaux pour les sociétés, pour les femmes et les filles, et pour la santé mondiale.

Plus de 60 % des grossesses accidentelles se soldent par un avortement, et l’on estime que 45 % des interruptions volontaires de grossesse sont non médicalisées et à l’origine de 5 à 13 % des décès maternels.

Toujours selon les estimations mondiales, 257 millions de femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont pas recours à des méthodes contraceptives modernes et sûres, et dans les pays pour lesquels on dispose de données, près d’un quart des femmes ne sont pas en mesure de refuser un rapport sexuel. Divers autres facteurs favorisent les grossesses non intentionnelles :

  • Le manque de soins de santé sexuelle et reproductive et d’informations dans ce domaine ;
  • Le fait que les moyens de contraception disponibles ne soient pas adaptés au corps ou à la situation des femmes ;
  • Les normes néfastes et la stigmatisation dont sont victimes les femmes qui contrôlent leur corps et leur fécondité ;
  • Les violences sexuelles et la coercition reproductive ;
  • Les attitudes moralisatrices ou humiliantes des prestataires de santé ;
  • La pauvreté et les retards de développement économique ;
  • Les inégalités de genre.

Tous ces facteurs témoignent de la pression exercée par la société sur les femmes et les filles pour qu’elles deviennent mères. Une grossesse non intentionnelle ne représente en effet pas nécessairement un échec personnel et peut s’expliquer par le manque d’autonomie octroyée par la société ou par la valeur accordée à la vie des femmes. Les inégalités de genre et les retards de développement entraînent donc un taux élevé de grossesses non intentionnelles.

Urgence d’agir :

Le rapport montre avec quelle facilité les droits les plus fondamentaux des femmes et des filles sont relégués au second plan en période de paix comme en temps de guerre. Il appelle les décideurs et les responsables de systèmes de santé à faire de la prévention des grossesses non intentionnelles une priorité en améliorant l’accessibilité, l’acceptabilité, la qualité et la diversité des moyens de contraception, tout en étendant sensiblement la prestation des soins et la dispense d’informations de qualité en matière de santé sexuelle et reproductive.

Il faut susciter une mobilisation sociale et communautaire qui mette fin à l’invisibilité des causes et facteurs socio-culturels sur lesquels il faut courageusement agir, en privilégiant la prévention, en évitant les jugements et la stigmatisation, et en créant une dynamique familiale ou entre partenaire favorable au dialogue, à la liberté de choix et à la non-violence à l’égard des femmes et des filles.

Ibrahima FALL

RAPO10 : focus sur les progrès du Partenariat de Ouagadougou

La deuxième journée de la rencontre annuelle du Partenariat de Ouagadougou a démarré par la cérémonie d’ouverture. Elle a vu la présence du ministre de la Santé du Burkina Faso qui a félicité les succès de ce mouvement et le retour tout naturel là où tout a commencé il y’a dix ans.

Les discours des officiels n’ont pas manqué de faire ressortir la nécessité d’apporter des réponses face aux situations d’urgences pour maintenir l’accès à la PF dans les situations d’urgence ainsi que pour renforcer les systèmes de santé dans le cadre de la couverture sanitaire universelle.

Pour Marie BA, l’UCPO est à l’entame d’une nouvelle phase avec une vision élaborée à l’horizon 2030. Une phase plus ambitieuse, plus inclusive pour la santé, le bien-être et l’autonomie de nos femmes et jeunes filles.

Pour les 10 prochaines années, des stratégies innovantes ont été élaborées pour atteindre l’objectif ambitieux qui est d’ajouter 6,5 millions d’utilisatrices additionnelles avant 2030 avec un focus sur la jeunesse, la recherche, les normes sociales et la planification familiale.
Par ailleurs, le professeur Charlemagne, Ministre de la santé du Burkina Faso a évoqué l’importance de la planification familiale. Il reconnaît que la planification familiale s’impose comme un levier à fort potentiel apportant une réponse efficiente aux défis majeurs des populations. Elle réduit la mortalité maternelle, améliore la santé et l’autonomisation des femmes.

Pour lui, pour régler la question de la prévention des crises sociale il est nécessaire de mettre un accent sur les meilleurs moyens pour permettre à chaque famille d’assurer une adéquation idéale entre la taille de leurs familles et leurs besoins. Mais pour faire tout cela, les décideurs ont besoin de données et l’UCPO va mettre en place un programme de recherche en PF.

Les progrès du PO :

La deuxième journée a été également l’occasion pour l’UCPO de partager les progrès réalisés depuis sa création. On retient de ces progrès ces résultats suivants :
– En 2021, 460 000 utilisatrices additionnelles ont été répertoriées dans les 09 pays du PO, 30 000 au-dessus de l’objectif initial ;
– Entre 2011 et 2021 le PO a atteint une performance unique de 4,1 millions d’utilisatrices additionnelles de PF dans les neufs pays du partenariat ;
– 19 700 000 Grossesses Non Désirées ;
– 7 000 000 avortements à risqué évité ;
– 66 000 décès maternels évités.

Préparation en contexte de crise humanitaire dans les pays du PO :

Le deuxième jour de cette #RAPO10 a été l’occasion de discuter avec des experts sur le thème de la 10ème RAPO. A cet effet, deux panels ont été organisés. L’un a porté sur la préparation en contexte de crise humanitaire et le dernier sur l’impact économique des crises sur les femmes.

Les intervenants de l’OCHA, du APHRC, ont partagé la situation humanitaire de la région de l’Afrique et de l’impact de la situation humanitaire sur les femmes. Pour eux, la situation humanitaire au Sahel s’aggrave rapidement et de manière significative. En deux ans, on note une augmentation des besoins humanitaires passant de 20 à 28.7 millions de personnes. La violence augmente les besoins de protection et affecte de manière disproportionnée les enfants et les femmes.

L’analyse de l’indice de gestion des risques de catastrophes et de crises humanitaires a été mis à jour en oct. 2021 et se réfère au danger et niveau d’exposition; à la vulnérabilité et au manque de capacité de réaction. La recherche montre un impact négatif avec une augmentation du risque de décès des nourrissons de + 25 %.

Il faudra un effort majeur des pays, soutenus par les partenaires internationaux, pour surmonter la baisse de l’utilisation des services de planification familiale et se remettre sur la bonne voie pour atteindre les objectifs ambitieux des ODD.

Ibrahima FALL

RAPO, l’UCPO démarre fort la célébration de ses dix ans avec les jeunes

L’UCPO célèbre ses 10 ans. Comme chaque année le partenariat de Ouagadougou organise une rencontre annuelle regroupant l’ensemble des acteurs qui interviennent sur les questions de santé sexuelle et reproductive y compris la planification familiale au niveau des 9 pays. La 10éme RAPO se tient en semi-présentiel à Ouagadougou au Burkina Faso (Pays hôte) et sur la plateforme zoom. Le thème choisi cette année porte sur : la Planification Familiale en contexte de crise humanitaire : préparation, réponse, résilience.

Les jeunes à l’honneur :

Le partenariat de Ouagadougou travaille avec beaucoup d’acteurs de la sous-région en Afrique de l’Ouest Francophone. Les jeunes ne sont pas en reste compte tenu de leur poids démographique et des défis importants qui existent encore chez cette cible notamment en termes d’accès aux services de santé, de violences basées sur le genre, de grossesses précoces non désirées, d’infection sexuellement transmissibles, etc.

La journée du 13 Décembre a été dédiée aux jeunes avec un programme en deux temps : une restitution du dialogue régional sur les normes sociales organisé par l’UCPO du 13 au 15 Septembre 2021 et une journée des jeunes avec des discussions portant sur l’impact des crises humanitaires et un focus sur la ICPF pour une meilleure implication de l’Afrique francophone.

Les discours lors de la journée du 13 Décembre sont tous allés dans le même sens en évoquant la jeunesse de la population en Afrique de l’ouest francophone ; l’impact des crises sur les femmes et les jeunes avec l’augmentation du taux de mariages précoces et forcés, l’augmentation des décès maternels ; la responsabilité collective de la communauté de s’assurer que les jeunes gens soient écoutés, les obstacles qui empêchent les jeunes d’accéder aux services de santé sexuelle et reproductive ; les solutions ou initiatives innovantes et durables des jeunes.

Un jeune du Mali a partagé son expérience par rapport à l’impact de la crise sécuritaire au et les moyens d’actions du réseau des Jeunes Ambassadeurs SRPF pour atteindre leurs objectifs. Pour lui, « Face à la crise, le Mali a dû se réadapter et suspendre les activités de masses qui permettaient d’atteindre les pairs éducateurs. Comme alternative nous avons choisi la digitalisation des actions ». Beaucoup d’autres initiatives de ce genre ont également été développés par les jeunes dans les pays du #PO. Ce qui montre à suffisance le rôle important des jeunes.

Par ailleurs, dans l’une des présentations de la journée des jeunes, un focus a été mis sur le 1er concours de plaidoyer de l’UCPO qui a vu 4 associations/organisations de jeunes entrer en compétition en finale. L’organisation @ap2sai a remporté la 1ère édition de concours. La 2ème édition du concours sera organisée en 2022 et portera sur le thème : « la prise en compte du volet jeunes dans l’agenda recherche du PO ».

Une présentation sur la #ICPF2022 a été faite. Cette présentation a fait ressortir les bourses dédiées aux jeunes, l’importance de la conférence, le dialogue entre les religieux et les jeunes, etc. Les organisateurs ont interpellé les jeunes et leur ont demandé de profiter des nombreuses opportunités pour participer à cette grande conférence car il y’a un défi quant à la participation de l’Afrique Francophone y compris les jeunes à cet évènement.

A l’issue de cette 1ère journée de la rencontre annuelle du #PO on retient que les jeunes et les femmes sont particulièrement touchés par les différentes crises que traversent les pays en Afrique de l’ouest francophone. Des opportunités existent toutefois pour permettre aux acteurs d’atteindre les objectifs fixés en matière de santé sexuelle et reproductive en assurant la continuité des services.

Rendez-vous est donné pour les autres jours de la réunion du partenariat de Ouagadougou qui se tient jusqu’au 16 Décembre 2021 en semi présentiel. Rejoignez-nous !!!!

Ibrahima FALL

Planification Familiale en Afrique de l’Ouest Francophone, le Partenariat de Ouagadougou (PO) 10 après

Lancé en février 2011, le Partenariat de Ouagadougou (PO) célèbre cette année, 10 ans de progrès dans la disponibilisation et l’utilisation des services de planification familiales dans 9 pays d’Afrique de l’Ouest francophone. Depuis sa création, le PO a réussi à fédérer les gouvernements, les bailleurs de fonds et la société civile autour de la vision d’Une Afrique de l’Ouest francophone où un accès facile à la planification familiale de qualité sauve et améliore la vie des femmes et des jeunes et sert de catalyseur pour un développement durable pour tous. Le PO voulait atteindre en 2020 2.2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes modernes de contraception. Le PO a atteint largement cet objectif avec plus de 3,8 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes modernes de contraception portant le nombre total d’utilisatrices à 6,5 millions. Ce résultat satisfaisant a encouragé le PO qui s’est fixé comme objectif d’atteindre 13 millions d’utilisatrices de méthodes modernes de contraception d’ici 2030. Pour arriver à atteindre cet objectif ambitieux, le PO compte sur plusieurs stratégies parmi lesquelles figurent en bonne place les jeunes et la société civile.

Le PO, 10 ans après :

Le PO célèbre sa dixième année depuis cette année. Depuis sa création, le PO a réalisé d’importants succès en Afrique de l’Ouest Francophone : les plaidoyers et les politiques se sont renforcés pour créer un environnement plus favorable à la PF et aux DSSR de façon générale ; des réformes institutionnelles ont été initiées dans les pays afin de repositionner la PF comme un véritable levier de développement ; des plans stratégiques de PF (PANB) ont été élaborés, mis en œuvre et évaluer de façon périodique avec le concours de toutes les parties prenantes sous le leadership des Ministères de la Santé ; le Partenariat s’est élargi avec l’adhésion de nouveaux partenaires d’année en année (bailleurs de fonds, partenaires de mise en œuvre, jeunes…); la Coordination a été renforcée à tous les niveaux ; des efforts ont été faits dans la mobilisation des ressources aussi bien au niveau des Gouvernements, que des Collectivités locales, des PTF, et du Secteur privé ; des stratégies innovantes à haut impact ont été développées et mise en œuvre telles que les campagnes intégrées de plaidoyer, de mobilisation sociale et d’offres de services de SR/PF ; la DBC ; la PFPP/PA, la Délégation des tâches, les Equipes mobiles de PF, l’introduction du DMPA-SC dans les programmes de PF, et de l’ECS dans les curricula de formation, etc.

La RAPO 2021 :
L’UCPO a l’habitude d’organiser une réunion chaque année pour d’échanger sur les expériences entre les pays et célébrer les succès enregistrés dans la région. Cette année, l’UCPO veut faire fort en s’intéressant aux crises humanitaires. La thématique de la RAPO 10 porte par ailleurs sur : « La Planification Familiale en contexte de crise humanitaire : préparation, réponse et résilience ».
Le choix de cette thématique se justifie par la situation de crise sanitaire (pandémie) due à la covid19, la situation d’insécurité dans les pays de la sous-région et les changements climatiques.
Il s’agit pour l’UCPO de discuter des enjeux autour de ces questions pour sortir les femmes et les familles des situations de vulnérabilité et garantir leur droit d’accès à des services de santé essentiels notamment de planification familiale sont compromis.
Près de 800 personnes sont ainsi attendues pour échanger et partager des expériences.

Ibrahima FALL

Sénégal: un cadre consultatif des jeunes pour la santé et le bien être

Sénégal: un cadre consultatif des jeunes pour la santé et le bien-être.

Le Sénégal est un pays constitué à majorité de jeune. En effet, les 0-24 ans représentent 61% de la population. Qui dit jeunesse de la population, dit de nombreux défis en matière de santé sexuelle et reproductive.

Cadre Consultatif des jeunes

Ces défis restent encore nombreux concernant la santé des adolescents et jeunes et la planification familiale. En effet, les taux de grossesses précoces restent élevés, les mariages précoces persistent. La prévalence contraceptive est encore faible et les besoins non satisfaits sont importantes, surtout chez la cible des adolescentes mariés.

La question des données reste aussi un des défis majeurs pour cette tranche d’âge. Enfin les jeunes souffrant de handicap sont confrontés à de nombreux problèmes car les services ne sont pas adaptés à leur spécificité. Il faut ajouter à cela que les jeunes ne sont pas souvent impliqués dans les processus d’élaboration des stratégies qui les concernent

C’est qui justifie la création d’un cadre consultatif des jeunes regroupant 10 organisations de jeunes de la société civile.

Le cadre travaille depuis sa mise sur pied avec différents acteurs dont le gouvernement à travers la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant, les acteurs de la société civile et les partenaires techniques et financiers.

L’objectif de ce cadre est de développer une stratégie de participation et de représentation aux débats, élaborations des documents, consultations nationales sur les thématiques de la SRPF au Sénégal.

Dans ce contexte, le cadre a participé par ailleurs à l’atelier de déconstruction des anciens engagements FP2020 et la construction des nouveaux engagements FP2030 pour le compte du Sénégal.

Le cadre a formulé ainsi ses différentes recommandations :

  • Accorder une représentativité de 20% aux jeunes dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi évaluation de tous les politiques et programmes concernant la santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale ;
  • Prendre en compte la cible des adolescent(e)s et jeunes dans toute leur diversité: marié ou non en milieu rural ou en milieu urbain instruit ou non vivant en situation de handicap victime de quelques violences que ce soient dans tous les programmes de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale en facilitant l’accés aux services et aux produits avec impact sur la réduction des bns chez les 15-19 ans de 22,9 à 5% et chez les 19-24 ans de 19,6 % à 5% dans le but d’atteindre les odd 3 relatif à la santé et au bien-être, 5 relatif à l’égalité entre les sexe ET 10 relatif à la réduction des inégalités ;
  • Garantir l’exactitude, la complétude, la promptitude et le partage de toutes les données relatives à la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale chez les adolescents et jeunes.

En contrepartie, le cadre des jeunes s’engage à disponible à accompagner le gouvernement dans toutes ces politiques de PF et à être les premiers acteurs de changement dans nos communautés.

Lancement national des engagements des jeunes du Sénégal a FP2030 :

Le Cadre Consultatif des Organisations de la Société Civile jeune a par ailleurs procédé au lancement de ces engagements pour soutenir le gouvernement du Sénégal dans ses objectifs sur la Planification Familiale le vendredi 20 Août 2021.

Ce lancement a permis de partager trois engagements portant notamment sur le cadre réglementaire au Sénégal notamment le décret d’application de la loi SR ; l’engagement des jeunes au niveau communautaire pour réduire les besoins non satisfaits en PF et l’engagement financier de l’Etat du Sénégal par rapport à la jeunesse sur le prochain PANB avec une budgétisation de 20%.

Ces engagements sont alignés aux différents des cadres mondiaux, régionaux et nationaux et que sont les ODD à travers l’objectif 3, le programme d’action de la CIPD, le programmes d’action de Beijing, la feuille de route de l’Union Africaine sur le dividende démographique, les objectifs de FP2030, les objectifs du partenariat de Ouagadougou, le PNDSS, le Plan SRMNIA et le Plan Sénégal Emergent notamment dans l’Axe 2 qui concerne le Capital Humain.

Ibrahima FALL

Perceptions des populations sur les violences faites aux femmes au Sénégal

La violence constitue un fléau universel qui détruit le tissu social et menace la vie, la santé et la prospérité de tous. Elle concerne autant les pays pauvres que les pays riches et intervient particulièrement lors de périodes de crises économiques. Les images et les récits de violences sont omniprésents dans les médias ; la violence est dans la rue, chez nous, à l’école, au travail et ailleurs encore. Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2013 présente une analyse mondiale des données scientifiques sur la prévalence des violences à l’encontre des femmes, concernant notamment les violences conjugales et les violences sexuelles. Selon ce rapport, 35 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime, ou des violences sexuelles exercées par d’autres que leur partenaire. Les femmes et les filles sont en plus grand danger de subir des violences sexuelles ; toutes les études montrent que près de 50%des violences sexuelles sont commises sur des filles de moins de 16 ans, 60 % sur des mineures de 18 ans.

D’après une étude de la Banque mondiale, 60 % des femmes sénégalaises ont avoué avoir été victimes de violences conjugales. Pour la même étude, en 2009, le comité de lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF) a reçu, à travers ses antennes régionales, 463 cas de violences, soit une moyenne de 1,3 victime par jour. Les 65 % se sont déroulés dans l’espace conjugal. Au cours du second semestre de 2009, une femme a été tuée tous les mois et trois cas de viol ont été traités chaque jour au tribunal de Dakar. En 2011, le CLVF a de nouveau noté, au niveau de ses antennes régionales, 62 cas de violences physiques. Malgré la sous-dénonciation, ces chiffres démontrent la récurrence de ces violences au Sénégal. Le chômage, la précarité, l’alcoolisme de l’agresseur, des antécédents personnels de violences ou de maltraitance dans l’enfance, une prise de toxiques sont autant de facteurs non spécifiques qui peuvent induire des violences. Une combinaison de facteurs individuels, relationnels, communautaires et sociétaux augmente le risque d’être victime ou agresseur dans un contexte de violence. Certains facteurs de risque sont les mêmes pour les victimes et les agresseurs, notamment le jeune âge, le faible niveau de scolarité, le faible niveau socioéconomique.

Perception de la grossesse après une violence sexuelle :

Par rapport aux agressions sexuelles, le sentiment qui domine est celui de perte d’une chose précieuse qui est l’hymen. La perception de cette violence sexuelle est dépendante des conséquences de cette dernière, telle que la grossesse qui en résulte. La grossesse est perçue comme étant un élément de l’agression qui est là pour le leur rappeler. Une responsable d’une ONG de lutte contre les violences faites aux femmes témoignait que « [MD, 15 ans, victime d’inceste par son père et enceinte] a décidé de faire un abandon volontaire de l’enfant car pour elle c’est impossible de le garder, vu sa situation ; nous continuons à la soutenir moralement, financièrement et même sur le plan judiciaire… ».

Dénonciation de la violence :

Les motifs de dénonciation de la violence sont liés au désir de soustraire les victimes à ce milieu de violence. Pour la plus grande partie des victimes, la dénonciation est impulsée par le soutien d’une ONG ou des acteurs communautaires comme les femmes leaders du quartier ou du village appelées « Badjenou gox ».

Comportement des parents et de l’entourage :

La plupart des victimes disent ne pas être soutenues par leurs parents etleur entourage. On note un soutien notable, selon les victimes, des « Badjenou gox » et autres leaders de la communauté comme les chefs de quartiers. L’association des femmes juristes est citée comme étant un soutien majeur dans le processus juridique.

Difficultés financières de la prise en charge médicale des victimes :

Le certificat médical est souvent l’élément le plus important aux yeux de la victime qui le privilégie souvent au détriment des examens complémentaires. D’une part, ce certificat lui permet d’avoir une preuve judiciaire de son agression. Les gynécologues affirment que : « … les victimes ont plus tendance à se préoccuper de l’obtention du certificat médical que d’honorer les soins et les examens complémentaires… » ; « …Les patientes sont reçues tardivement, de ce fait on note une discordance entre les données physiques et l’interrogatoire… ». D’autre part, il y a les difficultés au niveau des structures de santé, notamment sur le plateau technique insuffisant à la prise en charge des victimes. Selon un des médecins urgentistes : « … les difficultés sont surmontables dans le cas des coups et blessures sans gravité, on peut les prendre en charge dans notre structure, mais quand cela nécessite des examens complémentaires comme une radio, on est obligé de les référer ailleurs pour une meilleure prise en charge… ».

Difficultés de prise en charge psychologique des victimes :

La prise en charge psychologique des victimes est insuffisante selon les interviewés. Les prestataires signalent leur besoin d’appui à ce niveau, eux-mêmes se jugeant incompétents pour la prise en charge psychologique des victimes. Ils jugent cet aspect important, surtout lorsque l’agresseur est un membre de la famille et que l’on a un cas d’inceste. Un des médecins dit que : «..il n’existe même pas de psychologue dans nos hôpitaux, la majeure partie reste à Dakar alors qu’il est difficile de faire déplacer ces victimes ; parfois elles n’ont même pas les moyens financiers pour honorer le déplacement en vue d’une assistance psychologique qui reste cruciale dans leur prise en charge et souvent négligée… ».

Méconnaissance du droit par les victimes :

La méconnaissance du droit par les victimes est également un motif de sous-dénonciation. Les victimes ne sont ni instruites, ni informées de leurs droits. Il y a une méconnaissance de la justice qui est partagée par la grande majorité de la population sénégalaise, selon les procureurs. Les procédures de justice longues décourageraient certaines populations de s’en saisir. Selon les procureurs, « … La population d’une manière générale ne connaît pas ses droits et méconnaît aussi le rôle de l’autorité judiciaire. Il y a comme une sorte de peur de tout ce qui a trait à la justice… » ; « … Le problème de l’accès à la justice à certaines couches sociales et l’absence d’informations suffisantes sur leurs droits… » ; « Les victimes ont honte ; parfois elles n’osent pas se montrer en public, et il y a les solutions à l’amiable… ». Pour les règlements, ils se faisaient à l’amiable avec, au premier plan, le dédommagement financier.

Les violences faites aux femmes et aux filles restent importantes au sein de la société sénégalaise. Mais le principal problème réside dans l’absence de dénonciation des préjudices subis par ces victimes. L’atrocité des violences, avec des répercussions négatives sur les plans physique, mental et social des victimes, doit inciter les autorités à inscrire des actions de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles dans les stratégies des politiques publiques de santé. Cela passe notamment par un renforcement des capacités humaines et techniques des milieux sanitaire, judiciaire et communautaire, couplé à l’intensification des actions de sensibilisation sur les méfaits des violences. Ces stratégies doivent cibler surtout les filles et les garçons ainsi que leurs parents en vue de repositionner la bonne place qu’occupent les filles et les femmes dans la communauté par la reconnaissance de leurs droits.

Perceptions des populations sur les violences faites aux femmes au Sénégal People’s perceptions of violence against women in Senegal Mamadou Makhtar Mbacké Leye, Ndeye Marème Sougou , Adama Faye, Ibrahima Seck, Anta Tal Dia, https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2019-4-page-581.htm

E-santé : quel est l’avenir de la médecine ?

Résumé :À l’ère du digital, la santé ne fait pas exception. Secteur lucratif s’il en est, domaine par essence de la science et de la technologie, la santé est le terrain de jeu parfait pour les nouvelles technologies. Téléconsultation, objets connectés et robots futuristes envahissent donc peu à peu la santé et multiplient les possibles médicaux.

santé technologie

2020, l’Odyssée de la télémédecine

La grande gagnante de la crise sanitaire de 2020 est sans doute la télémédecine. Il faut dire que la pandémie de coronavirus a bouleversé les systèmes de santé du monde entier, y compris les pays développés. En France, les téléconsultations ont permis de consulter un médecin à distance tout au long du confinement, soulageant par la même occasion des hôpitaux et cabinets surchargés.

Les téléconsultations sont remboursées par l’Assurance Maladie depuis septembre 2018. Malgré cela, elles ne représentaient depuis qu’une part extrêmement marginale des consultations. Le Covid-19 a changé la donne : l’Assurance Maladie a ainsi déclaré que plus d’un million de téléconsultations ont été facturées entre le 6 et le 12 avril, contre 138 000 entre septembre 2018 et décembre 2019.

La télémédecine pourrait aussi apporter une solution aux déserts médicaux. La France compte 3,1 médecins pour 1000 habitants, un nombre resté stable depuis 2000 alors qu’il a augmenté dans le reste de l’Europe. En Europe, le nombre moyen de médecins pour 1000 habitants est de 3,6.

Un boom soutenu par les circonstances mais aussi par un nouveau remboursement : à partir du 18 mars, lendemain du début du confinement, les téléconsultations ont basculé sur un remboursement à 100%. Tout assuré pouvait donc bénéficier d’une consultation depuis le canapé de son salon avec la certitude de ne rien débourser.

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