avril 2022

Les pertes blanches, c’est quoi ?

D’où viennent-elles, à quoi servent-elles et quand faut-il s’en inquiéter ?

Les pertes blanches, appelées aussi pertes vaginales ou leucorrhées sont des écoulements naturels du vagin. De couleur blanchâtre ou translucide et à la texture gluante, les pertes blanches surviennent tout au long de la vie hormonale d’une femme, des quelques années précédant l’arrivée des règles jusqu’à la ménopause. Elles signifient que les organes génitaux fonctionnent correctement. Cependant, elles peuvent aussi être le signe d’une infection génitale.

D’où viennent les pertes blanches ?

Ces sécrétions sont produites par l’organisme et, plus précisément, par le vagin et l’Utérus

Organe appartenant au système reproducteur de la femme. Il est situé dans le bas-ventre et a, globalement, une forme triangulaire.La pointe est dirigée vers le bas où se situe le col de l’utérus(…)

« >utérus

. Elles permettent au vagin de :

  • Se nettoyer et de se protéger des bactéries :Le vagin est composé de cellules qui se renouvellent sans cesse, comme la peau. Mélangées à la Glaire cervicale
    Substance visqueuse produite au niveau du col de l’utérus.La glaire cervicale (2) constitue la barrière protectrice de l’utérus : c’est en effet elle qui stoppe l’intrusion de germes dangereux(…)

    « >glaire cervicale

    , les sécrétions vaginales qui tapissent et coulent le long de la paroi du vagin permettent d’évacuer non seulement les cellules mortes qui ont laissé place à de nouvelles cellules, mais aussi les germes qui auraient pu se développer dans le vagin.

  • S’humidifier :

Les pertes blanches sont un lubrifiant naturel. Lors d’un rapport sexuel, l’excitation de la femme engendre la production de sécrétions vaginales facilitant l’entrée dans le vagin, mais aussi la montée des Spermatozoïdes

Cellule reproductrice (ou gamète) mâle mobile, intervenant dans la reproduction sexuée. Lors de la fécondation, le spermatozoïde s’unit à un ovule ou à un ovocyte (gamète femelle) pour former(…)

« >spermatozoïdes

dans le Col de l’utérus

Partie basse de l’utérus, l’organe reproducteur féminin.Plus précisément, le col de l’utérus (1) est la partie faisant jonction entre le vagin et la partie supérieure de l’utérus.Le col de(…)

« >col de l’utérus

.

Quand deviennent-elles inquiétantes ?

La flore vaginale est un ensemble de micro-organismes composé de bactéries présentes naturellement dans le vagin. Elle sert à protéger le vagin des invasions de microbes. Si des bactéries pathogènes pénètrent dans le vagin, les pertes blanches changent alors de texture, de couleur et même d’odeur.

Une bonne hygiène intime quotidienne permet d’éviter de nombreuses infections

Source : https://www.gynandco.fr/

Les cinq principaux constats du rapport SWOP 2022

Le vendredi 01 Avril 2022, l’UNFPA a procédé au lancement de son rapport sur l’état de la population mondiale 2022 . Ce rapport parle des grossesses non intentionnelles. Les arguments en faveur de l’action dans la crise négligée des grossesses non désirées sont expliqués dans ce rapport. J’ai choisi  de vous partager les cinq principaux constats de ce rapport.

  1. Près de la moitié des grossesses annuelles ne sont pas intentionnelles.
  • Entre 2015 et 2019, environ 121 millions de grossesses non intentionnelles ont été enregistrées chaque année à travers le monde.
  1. Au niveau mondial, on estime que 257 millions de femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont pas recours à des méthodes contraceptives modernes et sûres.
  • Environ 40 % des femmes sexuellement actives de 47 pays n’utilisaient aucun moyen de contraception pour éviter une grossesse.
  1. Près d’un quart des femmes ne sont pas en mesure de refuser un rapport sexuel (dans les pays pour lesquels on dispose de données).
  • Le recours à la contraception est inférieur de 53 % chez les femmes ayant subi des violences au sein du couple.
  • Des études montrent que les grossesses issues d’un viol pourraient être aussi fréquentes, voire plus fréquentes que celles issues d’un rapport sexuel consenti.
  1. Plus de 60 % des grossesses non intentionnelles et près de 30 % de l’ensemble des grossesses se soldent par un avortement.
  • 45 % des interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans le monde sont non médicalisées.
  • Les avortements non médicalisés entraînent chaque année l’hospitalisation de plus de 7 millions de femmes à travers le monde et sont à l’origine de 5 à 13 % des décès maternels, ce qui en fait l’une des principales causes de mortalité maternelle.
  • Dans les pays en développement, on estime que les avortements non médicalisés coûtent 553 millions de dollars par an, ne serait-ce qu’en traitements.
  1. Dans les situations d’urgence humanitaire telles que la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine, de nombreuses femmes n’ont plus accès à la contraception et/ou subissent des violences sexuelles.
  • Selon certaines études, plus de 20 % des femmes et filles réfugiées seront un jour confrontées à des violences sexuelles.
  • On estime que l’Afghanistan enregistrera 4,8 millions de grossesses non intentionnelles d’ici à 2025 du fait des perturbations du système de santé et des inégalités de genre.
  • Sur les 12 premiers mois de la pandémie de COVID-19, on estime que l’approvisionnement et les services ont été interrompus pendant 3,6 mois en moyenne, entraînant pas moins de 1,4 million de grossesses non intentionnelles.

Ibrahima FALL

Lancement du rapport annuel sur l’état de la population mondiale 2022 : Comprendre l’imperceptible, Agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles

Le vendredi 01 Avril 2022, le bureau pays du Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) a procédé au lancement de son rapport annuel sur l’état de la population mondiale 2022 au musée des Civilisations Noires. Le lancement de ce rapport a regroupé les représentants des ministères de la santé, de la jeunesse, les services du système des nations unies, les ONG, les associations, les journalistes.

Ce rapport met le focus sur les grossesses non intentionnelles qui constituent un problème récurrent dont les répercussions sont considérables, tant sur la santé, l’éducation et l’avenir d’un individu que sur les systèmes de santé, les effectifs des différentes professions et les sociétés dans leur ensemble.

Les principaux constats : 

Le rapport « Comprendre l’imperceptible : agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles » alerte sur les graves conséquences de cette crise des droits fondamentaux pour les sociétés, pour les femmes et les filles, et pour la santé mondiale.

Plus de 60 % des grossesses accidentelles se soldent par un avortement, et l’on estime que 45 % des interruptions volontaires de grossesse sont non médicalisées et à l’origine de 5 à 13 % des décès maternels.

Toujours selon les estimations mondiales, 257 millions de femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont pas recours à des méthodes contraceptives modernes et sûres, et dans les pays pour lesquels on dispose de données, près d’un quart des femmes ne sont pas en mesure de refuser un rapport sexuel. Divers autres facteurs favorisent les grossesses non intentionnelles :

  • Le manque de soins de santé sexuelle et reproductive et d’informations dans ce domaine ;
  • Le fait que les moyens de contraception disponibles ne soient pas adaptés au corps ou à la situation des femmes ;
  • Les normes néfastes et la stigmatisation dont sont victimes les femmes qui contrôlent leur corps et leur fécondité ;
  • Les violences sexuelles et la coercition reproductive ;
  • Les attitudes moralisatrices ou humiliantes des prestataires de santé ;
  • La pauvreté et les retards de développement économique ;
  • Les inégalités de genre.

Tous ces facteurs témoignent de la pression exercée par la société sur les femmes et les filles pour qu’elles deviennent mères. Une grossesse non intentionnelle ne représente en effet pas nécessairement un échec personnel et peut s’expliquer par le manque d’autonomie octroyée par la société ou par la valeur accordée à la vie des femmes. Les inégalités de genre et les retards de développement entraînent donc un taux élevé de grossesses non intentionnelles.

Urgence d’agir :

Le rapport montre avec quelle facilité les droits les plus fondamentaux des femmes et des filles sont relégués au second plan en période de paix comme en temps de guerre. Il appelle les décideurs et les responsables de systèmes de santé à faire de la prévention des grossesses non intentionnelles une priorité en améliorant l’accessibilité, l’acceptabilité, la qualité et la diversité des moyens de contraception, tout en étendant sensiblement la prestation des soins et la dispense d’informations de qualité en matière de santé sexuelle et reproductive.

Il faut susciter une mobilisation sociale et communautaire qui mette fin à l’invisibilité des causes et facteurs socio-culturels sur lesquels il faut courageusement agir, en privilégiant la prévention, en évitant les jugements et la stigmatisation, et en créant une dynamique familiale ou entre partenaire favorable au dialogue, à la liberté de choix et à la non-violence à l’égard des femmes et des filles.

Ibrahima FALL