Au Sénégal la santé de la reproduction des adolescents et jeunes requiert une attention particulière parce qu’elle constitue un enjeu de développement. Cette situation s’explique en grande partie par le poids démographiques que constituent les ados/jeunes et qui est un potentiel à exploiter si on investit dans leur santé sexuelle et reproductive.
L’importance d’une contraception et de moyens de protection des maladies sexuellement transmissibles n’est plus à démontrer. Les adolescents et jeunes sont d’autant plus concernés par le sujet qu’ils sont en « pleine découverte et apprentissage » de leur sexualité.
Les moyens de contraception permettent aux jeunes une vie sexuelle épanouie. C’est pour cette raison que la prévention des grossesses précoces non désirées et des maladies sexuellement transmissibles est plus que jamais à l’ordre du jour. Elle se justifie encore plus quand on sait que les relations chez les jeunes se font sans protection à causes de barrières sociales, économique, culturelles, religieuses.
Sexualité et barrières
Les barrières constituent un frein à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive aux adolescents et jeunes. Elles sont d’ordre religieuses (avec l’interdiction de rapport sexuel avant mariage), culturelles (avec les jugements de valeurs dus au tabou de la sexualité, économiques à cause des coûts des services et médicales dus aux mauvais comportements moralisateurs des prestataires qui font que les jeunes ont peur d’aller vers eux.
A cause de ces barrières, beaucoup d’ado/jeunes affirment être sexuellement actifs mais ne trouvent pas le courage de discuter de la sexualité avec leurs parents ou aller vers l’information à cause des préjugés.
S.D une adolescente de 17 ans pense que les parents doivent discuter avec leurs enfants de la sexualité pour les aider à adopter des comportements responsables car c’est de leur avenir dont il est question. Mais très souvent l’accès à l’information c’est soit sur internet ou par l’entremise d’amis ce qui ne garantit pas souvent une information de qualité.
Vers la bonne information et la valorisation des méthodes contraceptives
Ainsi au vu des nombreux cas de grossesses précoces non désirées qui sont les corollaires de comportements à risques il demeure évident qu’il faut veiller à donner la bonne information que cela soit au niveau des organisations de la société civile, des points de prestations de services. Il faudra également renforcer la communication autour de la sexualité par des dialogues parents enfants, des campagnes d’informations et de sensibilisation sur l’adoption de comportement responsables lors des journées statutaires notamment la Journée Mondiale de la Contraception. Il faut également promouvoir le recours aux méthodes contraceptives pendant l’adolescence, surtout le port du préservatif, seul gage d’une vie épanouie et sans risques.
Ibrahima FALL