janvier 2018

Cadre Stratégique National PF 2016-2020: le think tank jeune du RSJ

Le Sénégal a l’instar des autres pays du Partenariat de Ouagadougou a adopté pour une vision stratégique avec l’élaboration du premier plan stratégique de PF 2012-2015 et un deuxième plan dénommé Cadre Stratégique National de PF 2016-2020 avec l’objectif d’atteindre un TPC de 45% d’ici 2020 contre 22% en 2017.

Ce cadre stratégique, qui se veut inclusif et participatif, alloue explicitement un (1%) de son budget lié à la création de la demande pour les jeunes. Cette faible prise en compte des jeunes dans le plan d’action budgétisé a fait l’objet de la création d’un comité de jeunes (think tank) du Réseau Siggil Jigeen (RSJ) pour adresser un plaidoyer portant sur l’augmentation du budget de 1 à 15% pour les activités des jeunes suivant les recommandations du partenariat de Ouagadougou en Décembre 2016.

Analyse de l'Atelier-technique sur les bonnes pratiques en SSRAJ au Burkina Cadre Stratégique National PF 2016-2020

Ce comité de plaidoyer, regroupant les organisations des jeunes qui interviennent dans la santé de la reproduction et la planification familiale a mené un plaidoyer auprès du directeur de la DSRSE (devenu DSME) pour rectifier le tir par rapport au budget destiné aux activités des jeunes dans le cadre stratégique national de PF 2016-2020. Dans ce processus, ces jeunes ont été aidés par l’outil de plaidoyer AFP SMART dans la formulation de leur objectif de plaidoyer.

Grâce à cela, ils ont réussi en un temps relativement (De juillet à Octobre 2017) à obtenir un Plan d’action pour les adolescents/jeunes en appui à la mise en œuvre du cadre stratégique nationale de planification familiale 2016-2020 dont le budget est passé de 1 à 10%

Pour les jeunes qui ont été acteurs dans ce processus, c’est un pas important qui aura des répercussions dans l’exécution du cadre stratégique national PF 2016-2020 et dans les prochaines planifications des politiques et programmes en matière de santé sexuelle et reproductive.

Par ailleurs, pour Mlle Dialikatou DIALLO présidente du Mouvement d’Action des Jeunes:

Le Think Tank est une très bonne approche en cela qu’il donne la voix aux jeunes et leur permet de défendre leur intérêt en portant le plaidoyer pour l’augmentation du budget dans le plan stratégique national PF 2016-2020.

D’autres comme le coordonnateur pays CS4FP (Ahmet GUEYE) et le Chargé de programme de l’Alliance Nationale des Jeunes en SRPF (Dame NDIAYE) trouvent que:

« Le comité de plaidoyer think thank jeune mis en place par le réseau siggil jiggen (RSJ) est une initiative de la société civile pour mobiliser la société civile conformément aux recommandations de la 4ème réunion du PO pour soutenir la société civile dans le plaidoyer en faveur de la planification familiale pour se conformer aux engagements  des Etats pour une augmentation du budget alloué aux activités des jeune dans leurs  politiques  concernant la planification familiale. »

Ibrahima FALL

Etre jeune: l’éducation complète à la sexualité

L’intégration de l’ESC dans les programmes scolaires des pays de l’Afrique de l’ouest est une grande opportunité pour les jeunes d’assumer leur sexualité. C’est un ensemble de cours évolutif qui suit l’évolution de l’individu dans chaque étape de sa vie afin de lui permettre de faire des choix judicieux. Il permet également bien d’autres que vous découvrirez à travers cette vidéo de l’UNICEF sur l’éducation complète à la sexualité.

 

 

Source: page youtube UNESCO

Ibrahima FALL

Accès à la contraception: lutter contre les violences faites aux femmes

Malgré un certain progrès, les inégalités entre les sexes demeurent malheureusement présentes et importantes dans toutes les sociétés du monde. On assiste ainsi à un phénomène de féminisation de la pauvreté qui se traduit par le fait que les 2/3 de la population la plus pauvre sont des femmes. De plus, les femmes subissent des discriminations et voient systématiquement leurs droits bafoués, notamment, par un accès moindre au pouvoir, à des revenus, à des ressources, à l’éducation, à la santé et à la protection contre la violence. En Afrique de l’Ouest, ces inégalités sont particulièrement très marquées.

Les violences faites aux femmes en Afrique de l’Ouest

Dans la région de l’Afrique de l’Ouest, les violences faites aux femmes prennent différentes formes. Elles sont physiques, verbales, morales, psychologiques, sexuelles et économiques. Parallèlement à ces types de violences, on retrouve également les violences dites sociales qui sont très présentes dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Nous les appelons violences sociales, et les distinguons ainsi des autres types de violence, car elles sont inscrites et institutionnalisées par les traditions et coutumes et s’imposent ainsi à travers les croyances et les normes sociales à une grande partie ou à la majorité de la population.

Entre coutumes, traditions et religions

Le poids des coutumes, les traditions et de la mauvaise interprétation des religions entraînent une marginalisation de la femme et sa relégation au deuxième plan. Il en est de même pour l’accès à la contraception. En effet, pour qu’une femme utilise la contraception, elle a besoin de l’avis de son mari, qui très souvent des ces pays ouest africains tient en compte la dimension culturelle et religieuse. Pour la religion musulmane, la planification familiale ne peut être assimilée à la limitation des naissances. Donc logiquement, toute femme désirant utiliser la contraception doit le faire dans l’optique d’espacer les naissances afin de protéger la femme des grossesses rapprochées et permettre aussi un équilibre dans la famille avec l’aval de son mari.

De plus, la forte proportion des mariages précoces et/ou forcés et les MGF sont l’émanation des us et coutumes. En effet, dans certaines traditions, la fille/femme doit être mariée très tôt car elle n’a d’autres fonctions que les travaux domestiques et l’éducation des enfants. Ceux qui sous tendent ces arguments sont en réalité les populations où on enregistre le plus de décès maternel.

Intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique de l’Ouest

La question de l’autonomisation des femmes est complexe dans nos contrées africaines habituées généralement à reléguer la femme au second plan.

Il faut:

  • Continuer à renforcer les capacités des organisations locales en matière de lutte contre les violences faites aux femmes;
  • Renforcer l’arsenal juridique;
  • Mener des actions de sensibilisation et de communication à large échelle pour un changement de comportement, des mentalités et des croyances sur les rapports entre les femmes et les hommes et les violences faites aux femmes.

Ibrahima FALL

GROSSESSES PRECOCES CHEZ LES ADOLESCENTES AU SENEGAL ET NON UTILISATION DE LA PF

La non utilisation de la contraception chez les femmes dépend du milieu dans lequel elles résident mais aussi d’autres facteurs comme la culture, l’environnement socio-économique, etc.

En effet, avec 16% des cas de grossesses enregistrés chez les ados/jeunes de 15-19 ans selon l’EDS Continue 2016 12,3% ont déjà eu leur premier enfant et 3,7% sont mères pour la première fois et participent à 10% de la fécondité du pays.

Le niveau d’instruction des femmes, la non exposition aux messages sur la PF, sont autant de raisons qui font que les femmes n’ont pas souvent accès à la contraception

Le niveau d’instruction des femmes constitue un facteur de différenciation de la survenance de la grossesse: plus la femme a un niveau d’instruction poussé et moins elle court de risque de subir une grossesse précoce où des complications peuvent survenir lors de l’accouchement pouvant entraîner la mort soit de la mère, de l’enfant ou des deux.

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L’utilisation de la contraception moderne réduit le risque de maternité précoce. En outre, les femmes qui n’utilisent pas la contraception courent plus de risque de subir des grossesses non désirées que celles qui l’utilisent.

Il en est de même pour l’exposition aux médias. Les activités de communication quotidienne à travers des émissions sur la Planification familiale aident les femmes dans l’adoption de la contraception dans leur ménage pour espacer les naissances . Il faut reconnaître toutefois que la contraception n’est utilisé que pour espacer les naissances dans la plupart des ces. Ce traduit que son utilisation n’est pas pour la limitation ou encore moins pour la prévention de grossesses non désirées.

Religion et utilisation de la contraception chez les jeunes:

L’utilisation de la contraception chez les jeunes demeure toujours un sujet sensible du côté de la religion musulmane qui accepte l’espacement des naissances au sein du couple marié. Toutefois, au vue de la situation sur les grossesses précoces chez les adolescentes il est nécessaire que les religieux dialoguent davantage avec les jeunes et développent des stratégies basées sur la communication pour une sexualité responsable.

Ibrahima FALL